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séminaire d’agroécologie – lundi 20 octobre 2008

A quoi sert l’histoire des sciences : la troublante histoire de la jachère

Pierre Morlon, INRA – SAD Listo-D, laboratoire de recherche sur les innovations sociotechniques et organisationnelles en agriculture, ENESAD, 26 bd Dr Petitjean, Dijon

lundi 20 octobre 2008, à 11 heures, salle de conférence de l’INRA

Le recours à l’histoire de l’agriculture et de l’agronomie peut éclairer les débats actuels sur l’avenir de l’agriculture, mais à condition d’être fondé sur une réelle connaissance. Pendant plus de mille ans, « jachère » a désigné une suite de labours et autres travaux qui préparaient le sol au semis d’une céréale d’hiver, en le désherbant et en le pulvérisant. Cela provoquait la minéralisation de la matière organique, augmentant à court terme la « fertilité » du champ. Ces travaux étaient complétés par des apports de fumier et/ou le parcage nocturne de moutons. La terre en jachère ne produisait pas de grains pendant ce « repos », d’où pour les lettrés urbains, la confusion entre jachère et friche. Aux 18e et 19e siècles, les propriétaires terriens, qui ne tiraient pas de revenu des terres en jachère, ont exploité et manipulé cette confusion, dans une violente campagne dont l’idéologie a, jusqu’à maintenant, profondément marqué l’agronomie. Le débat sur la jachère a fait appel aux mêmes types d’arguments – la notion de nature, le délai nécessaire pour conclure à la validité d’une technique en agriculture, et les enjeux sociaux des choix techniques – que l’on retrouve dans les débats actuels.

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A quoi sert l’histoire des sciences : la troublante histoire de la jachère

Pierre Morlon, INRA – SAD Listo-D, laboratoire de recherche sur les innovations sociotechniques et organisationnelles en agriculture, ENESAD, 26 bd Dr Petitjean, Dijon

lundi 20 octobre 2008, à 11 heures, salle de conférence de l'INRA

Le recours à l’histoire de l’agriculture et de l’agronomie peut éclairer les débats actuels sur l’avenir de l’agriculture, mais à condition d’être fondé sur une réelle connaissance. Pendant plus de mille ans, « jachère » a désigné une suite de labours et autres travaux qui préparaient le sol au semis d’une céréale d’hiver, en le désherbant et en le pulvérisant. Cela provoquait la minéralisation de la matière organique, augmentant à court terme la « fertilité » du champ. Ces travaux étaient complétés par des apports de fumier et/ou le parcage nocturne de moutons. La terre en jachère ne produisait pas de grains pendant ce « repos », d’où pour les lettrés urbains, la confusion entre jachère et friche. Aux 18e et 19e siècles, les propriétaires terriens, qui ne tiraient pas de revenu des terres en jachère, ont exploité et manipulé cette confusion, dans une violente campagne dont l’idéologie a, jusqu’à maintenant, profondément marqué l’agronomie. Le débat sur la jachère a fait appel aux mêmes types d’arguments – la notion de nature, le délai nécessaire pour conclure à la validité d’une technique en agriculture, et les enjeux sociaux des choix techniques - que l’on retrouve dans les débats actuels.

extrait:
lien_externe:
titre:
A quoi sert l’histoire des sciences : la troublante histoire de la jachère
intervenant:
Pierre Morlon
date:
lundi 20 octobre 2008

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