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conférence « Sciences en questions » – vendredi 15 février 2013

Nature à vendre, les limites de l’approche par services écosystémiques pour protéger la biodiversité

Virginie Maris, Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE/UMR 5175) de Montpellier

vendredi 15 février 2013 à 14 heures, salle de conférence du centre INRA

 

Si l’on sait depuis toujours que le bien-être humain dépend en partie de la nature, cette dépendance est aujourd’hui mise en exergue à travers la notion de services écosystémiques, définis comme étant les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes. Cette notion connaît depuis une dizaine d’années un succès fulgurant et tend à se substituer aux approches plus traditionnelles de protection de la nature ou de conservation de la biodiversité, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires.
Dans cette présentation, nous décrirons tout d’abord l’émergence de l’approche par services écosystémiques en nous intéressant particulièrement à deux grandes étapes de son avènement : le Millenium Ecosystem Assessment (MEA 2005) et le rapport intitulé The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB 2011). Nous décrirons les partis-pris, souvent implicites, qui animent ces rapports sur les plans éthique, politique et économique.
Nous discuterons ensuite des différents problèmes que soulèvent les évaluations économiques des services écosystémiques, problèmes qui, au-delà des limites méthodologiques de l’évaluation, relèvent du projet même de quantification en termes économiques de la diversité des valeurs qui s’attachent aux écosystèmes.
Nous montrerons alors que le passage d’une logique de conservation de la biodiversité à une logique de gestion des services écosystémiques est concomitant à la montée en puissance des outils de conservation basés sur des logiques marchandes, qu’il s’agisse de banques de compensation ou de paiements pour services écosystémiques, et nous évoquerons différents problèmes posés par ces nouveaux marchés, du point de vue de la conservation elle-même mais également du point de vue de la justice.
Pour conclure, nous défendrons une conception des valeurs de la nature plus dense et plus complexe que la vision strictement instrumentale inhérente à l’approche par services écosystémiques et nous montrerons dans quelle mesure une telle conception est plus satisfaisante à la fois philosophiquement et opérationnellement.

Le groupe Sciences en questions de l’INRA, qui a pour objectif de favoriser une réflexion critique sur la recherche par des contributions propres à éclairer les questions philosophiques, sociologiques et épistémologiques relatives à l’activité scientifique, organise régulièrement des conférences qui donnent lieu à la parution d’ouvrages, rassemblant le texte de l’intervention et les échanges qui s’en sont suivis entre la salle et le conférencier.

extrait:
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Nature à vendre, les limites de l’approche par services écosystémiques pour protéger la biodiversité
intervenant:
Virginie Maris
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vendredi 15 février 2013
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Nature à vendre, les limites de l’approche par services écosystémiques pour protéger la biodiversité

Virginie Maris, Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE/UMR 5175) de Montpellier

vendredi 15 février 2013 à 14 heures, salle de conférence du centre INRA

 

Si l’on sait depuis toujours que le bien-être humain dépend en partie de la nature, cette dépendance est aujourd’hui mise en exergue à travers la notion de services écosystémiques, définis comme étant les bénéfices que les êtres humains tirent du fonctionnement des écosystèmes. Cette notion connaît depuis une dizaine d’années un succès fulgurant et tend à se substituer aux approches plus traditionnelles de protection de la nature ou de conservation de la biodiversité, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires.
Dans cette présentation, nous décrirons tout d’abord l’émergence de l’approche par services écosystémiques en nous intéressant particulièrement à deux grandes étapes de son avènement : le Millenium Ecosystem Assessment (MEA 2005) et le rapport intitulé The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB 2011). Nous décrirons les partis-pris, souvent implicites, qui animent ces rapports sur les plans éthique, politique et économique.
Nous discuterons ensuite des différents problèmes que soulèvent les évaluations économiques des services écosystémiques, problèmes qui, au-delà des limites méthodologiques de l’évaluation, relèvent du projet même de quantification en termes économiques de la diversité des valeurs qui s’attachent aux écosystèmes.
Nous montrerons alors que le passage d’une logique de conservation de la biodiversité à une logique de gestion des services écosystémiques est concomitant à la montée en puissance des outils de conservation basés sur des logiques marchandes, qu’il s’agisse de banques de compensation ou de paiements pour services écosystémiques, et nous évoquerons différents problèmes posés par ces nouveaux marchés, du point de vue de la conservation elle-même mais également du point de vue de la justice.
Pour conclure, nous défendrons une conception des valeurs de la nature plus dense et plus complexe que la vision strictement instrumentale inhérente à l’approche par services écosystémiques et nous montrerons dans quelle mesure une telle conception est plus satisfaisante à la fois philosophiquement et opérationnellement.

Le groupe Sciences en questions de l’INRA, qui a pour objectif de favoriser une réflexion critique sur la recherche par des contributions propres à éclairer les questions philosophiques, sociologiques et épistémologiques relatives à l’activité scientifique, organise régulièrement des conférences qui donnent lieu à la parution d'ouvrages, rassemblant le texte de l'intervention et les échanges qui s'en sont suivis entre la salle et le conférencier.

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