soutenance de thèse de Chloé Laubu – mercredi 19 décembre 2018
Émotions et personnalité : au cœur des décisions chez un poisson monogame
Chloé Laubu soutiendra sa thèse mercredi 19 décembre 2018 à 14 heures dans l’amphithéâtre Monge.
Résumé
Au cours de leur vie, les animaux doivent sans cesse prendre des décisions qui impactent leur survie et leur succès reproducteur. L’objectif de cette thèse était d’étudier le rôle de deux sources de variabilité dans la prise de décision — la personnalité et l’état émotionnel — en contexte sexuel chez un poisson monogame, le cichlidé zébré. Nos travaux sur la personnalité ont mis en évidence son importance sur la compatibilité comportementale et le succès reproducteur des partenaires. De plus, les individus les plus réactifs se sont ajustés à leur partenaire et ont augmenté leur succès reproducteur. Ceci supporte l’hypothèse d’une plus grande flexibilité de ces individus qui compenseraient ainsi leur faible compétitivité. Les différents profils de personnalité peuvent ainsi être considérés comme des stratégies alternatives. Le maintien de la variabilité interindividuelle pourrait ainsi s’expliquer par le succès équivalent de ces stratégies. Les émotions sont, elles, une cause de variabilité intra-individuelle souvent négligée qui pourrait pourtant représenter une information interne utilisée par l’individu pour prendre ses décisions. En transposant le test cognitif du biais de jugement aux poissons, nous avons pu observer un lien étroit entre leur état émotionnel et la présence/absence du partenaire. Ces résultats suggèrent un rôle des émotions dans les processus d’appariement et interrogent sur leur utilisation dans les prises de décision. Les individus se basent-ils sur leurs émotions pour choisir un partenaire de manière adaptative ? À travers l’étude de ces sources de variabilité comportementale, nous avons observé que, loin d’être distribuée aléatoirement, la variabilité était liée à des stratégies décisionnelles et pouvait influencer le succès reproducteur des individus. Il serait donc crucial de la prendre en compte pour appréhender l’évolution des processus décisionnels.
Composition du jury
François-Xavier Dechaume-Moncharmont (université Bourgogne Franche-Comté) – directeur
Philippe Louâpre (université Bourgogne Franche-Comté) – codirecteur
Audrey Dussutour (université Paul Sabatier) – rapporteure
Clémentine Vignal, (Sorbonne université) – rapporteure
Odile Petit, (CNRS Strasbourg) – examinatrice
Erica van de Waal, (université de Lausanne) – examinatrice
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Émotions et personnalité : au cœur des décisions chez un poisson monogame
Chloé Laubu soutiendra sa thèse mercredi 19 décembre 2018 à 14 heures dans l’amphithéâtre Monge.
Résumé
Au cours de leur vie, les animaux doivent sans cesse prendre des décisions qui impactent leur survie et leur succès reproducteur. L’objectif de cette thèse était d’étudier le rôle de deux sources de variabilité dans la prise de décision — la personnalité et l’état émotionnel — en contexte sexuel chez un poisson monogame, le cichlidé zébré. Nos travaux sur la personnalité ont mis en évidence son importance sur la compatibilité comportementale et le succès reproducteur des partenaires. De plus, les individus les plus réactifs se sont ajustés à leur partenaire et ont augmenté leur succès reproducteur. Ceci supporte l’hypothèse d’une plus grande flexibilité de ces individus qui compenseraient ainsi leur faible compétitivité. Les différents profils de personnalité peuvent ainsi être considérés comme des stratégies alternatives. Le maintien de la variabilité interindividuelle pourrait ainsi s’expliquer par le succès équivalent de ces stratégies. Les émotions sont, elles, une cause de variabilité intra-individuelle souvent négligée qui pourrait pourtant représenter une information interne utilisée par l’individu pour prendre ses décisions. En transposant le test cognitif du biais de jugement aux poissons, nous avons pu observer un lien étroit entre leur état émotionnel et la présence/absence du partenaire. Ces résultats suggèrent un rôle des émotions dans les processus d’appariement et interrogent sur leur utilisation dans les prises de décision. Les individus se basent-ils sur leurs émotions pour choisir un partenaire de manière adaptative ? À travers l’étude de ces sources de variabilité comportementale, nous avons observé que, loin d’être distribuée aléatoirement, la variabilité était liée à des stratégies décisionnelles et pouvait influencer le succès reproducteur des individus. Il serait donc crucial de la prendre en compte pour appréhender l’évolution des processus décisionnels.
Composition du jury
François-Xavier Dechaume-Moncharmont (université Bourgogne Franche-Comté) – directeur
Philippe Louâpre (université Bourgogne Franche-Comté) – codirecteur
Audrey Dussutour (université Paul Sabatier) – rapporteure
Clémentine Vignal, (Sorbonne université) – rapporteure
Odile Petit, (CNRS Strasbourg) – examinatrice
Erica van de Waal, (université de Lausanne) – examinatrice