• Français
  • English

Journée mondiale du climat : 7 podcasts avec les scientifiques du laboratoire Biogéosciences

À l’occasion de la journée mondiale du climat le 8 décembre 2021, Sciences en lumière a réalisé une série de 7 podcasts avec les chercheurs et chercheuses de Biogéosciences (UMR CNRS/uB/EPHE). Au programme : climat et biodiversité.

 

Podcast : lumière sur le changement climatique

Benjamin Pohl, chercheur CNRS et climatologue, nous parle du changement climatique en nous expliquant ses recherches menées sur une région française emblématique, le massif du Mont-Blanc. S’il est aujourd’hui indéniable que le changement climatique opérant depuis plusieurs décennies est essentiellement d’origine anthropique, les résultats de l’équipe dijonnaise en illustrent une conséquence directe et sensible : le nombre de jours de gel dans les Alpes diminuera fortement si la situation continue à évoluer de la sorte. En été, la neige pourrait fondre un jour sur trois au sommet, avec des répercussions importantes pour l’écosystème alpin.

Citation : « Le climat a toujours varié, mais il varie de manière très brutale depuis les années 1950 du fait des activités humaines »

 

Podcast : lumière sur la climatologie

Thierry Castel, maître de conférence Agrosup Dijon et climatologue, étudie l’évolution climatique du centre et nord-est de la France et ses impacts à l’échelle locale, en s’intéressant tout particulièrement à la Bourgogne Franche-Comté. Grâce à l’analyse des mesures météorologiques, Thierry Castel et ses collègues de l’équipe CRC du laboratoire Biogéosciences ont montré qu’au cours des 60 dernières années, la température a augmenté fortement (+1.9 °C) à l’échelle de ces territoires, mais pas de manière régulière, avec notamment un réchauffement rapide de l’ordre de 1 °C au cours des années 1987-1988. Le chercheur s’intéresse également aux impacts de cette évolution climatique sur les forêts et les cultures (pois d’hiver, vigne), qui peuvent mettre en jeu des effets directs comme la modification des régimes de pluie, ou plus indirects, via notamment la perturbation des écosystèmes.
Citation : « Toutes les saisons n’ont pas été impactées de la même manière par le réchauffement, et on voit que les printemps montrent le plus fort réchauffement à nos latitudes »

 

Podcast : lumière sur les ressources en eau

Philippe Amiotte-Suchet est maître de conférence et hydro-géochimiste. L’eau est une ressource essentielle. On en utilise en moyenne près de 150 litres par jour et par personne. Philippe Amiotte-Suchet étudie l‘évolution de la ressource en eau en France et en Bourgogne en réponse au changement climatique des dernières décennies ; ses recherches mettent en évidence une diminution du débit des cours d’eau, de l’ordre de 10 à 15 %. Résultat étonnant : cette chute n’est pas due à une chute globale des cumuls de pluie sur l’année, comme on pourrait l’imaginer intuitivement, mais à une augmentation de l’évapotranspiration. Les travaux du chercheur, couplant mesures de terrain et simulation numérique du climat et des cours d’eau, illustrent les impacts du changement climatique à l’échelle régionale.
Citation : « Le changement climatique a franchi un palier en 1988 en Europe de l’ouest, et cela s’est traduit par une diminution du débit des cours d’eau »

 

Podcast : lumière sur la variabilité climatique

Albin Ullmann, maître de conférence et géographe-climatologue, nous explique ce qu’est la variabilité climatique. Il s’intéresse tout particulièrement aux épisodes de sécheresse. Parmi ses chantiers favoris : le bassin méditerranée, un « hotspot » du changement climatique où la ressource en eau est un enjeu majeur du fait à la fois de la rapidité des changements climatiques observés et de l’importante population dans la région. Le chercheur nous rappelle l’importance des pluies de printemps pour la ressource en eau, et nous explique que ces printemps ont eu tendance à devenir de plus en plus secs en France au cours des dernières décennies.

Citation : « C’est un peu comme si on allait vers une grande saison sèche en France, s’étalant entre le printemps et l’automne, alors que les sécheresses se concentrent normalement en été »

 

Podcast : lumière sur la chaleur urbaine

Yves Richard est professeur à l’université de Bourgogne et responsable de l’équipe Centre de Recherches de Climatologie du laboratoire Biogéosciences. Le climatologue s’intéresse notamment à la question de l’impact du réchauffement climatique sur le domaine urbain. Ses recherches montrent qu’il fait plus chaud en ville. Ce phénomène, désigné sous le terme d’ « îlot de chaleur urbain », s’exprimant sous toutes les ceintures climatiques, est mis en évidence par les mesures météorologiques. La cause majeure de la chaleur urbaine réside dans la perturbation du climat local par le bâti urbain, qui modifie la circulation des masses d’air, les échanges thermiques et diminue le couvert végétal tout en réduisant l’eau dans les sols. Ces îlots de chaleur urbains existent depuis longtemps, mais risquent de poser de plus en plus de problèmes sociétaux dans les décennies à venir, en augmentant le stress thermique et la mortalité lors des épisodes de canicule, et en favorisant à son tour une augmentation de la consommation énergétique.

Citation : « Il fait plus chaud en ville. On appelle ce phénomène ‘’îlot de chaleur urbain’’ »

 

Podcast : lumière sur l’érosion de la biodiversité

Marie-Charlotte Anstett, écologue et chercheuse CNRS, nous décrit l’érosion de la biodiversité. Aujourd’hui, un tiers des espèces sont en danger d’extinction. Il s’agit d’un problème majeur, et encore souvent sous-estimé. Parmi les causes de ce phénomène, des facteurs d’origine humaine : destruction des habitats, pollution, espèces invasives, etc. Marie-Charlotte Anstett s’est notamment intéressée au problème de la baisse des rendements du cassis en Bourgogne. Ses recherches ont montré un rôle majeur de l’absence de pollinisateurs sauvages : environ 99 % des insectes pollinisateurs ont disparu des champs de cassis en 40 ans. Au-delà de la dimension écologique, cette disparition représente une perte de plusieurs milliers d’euros à l’hectare pour les acteurs du secteur.

Citation : « On assiste aujourd’hui à une extinction qui est tellement importante qu’elle va impacter l’ensemble des écosystèmes à l’échelle de la planète »

 

Podcast : lumière sur la paléontologie

Arnaud Brayard, directeur de recherche CNRS, est paléontologue. Ses recherches se concentrent sur une période géologique faisant immédiatement suite à la plus grande extinction de masse ayant marqué l’histoire de la Terre, il y a environ 250 millions d’années, bien avant l’apparition des dinosaures. Arnaud Brayard s’intéresse tout particulièrement à des organismes occupant les océans à cette époque – les ammonoïdes – et étudie la capacité de la biodiversité à se remettre d’une extinction de masse. Ses données, collectées aux États-Unis, en Chine et en France, montrent que la rediversification post-extinction est un phénomène complexe variant d’un groupe d’organismes à l’autre et également selon les régions géographiques. Certains organismes, contrairement aux idées longtemps acceptées, montrent notamment une rediversification rapide sur environ 1,5 million d’années seulement. Ces résultats permettent de mieux comprendre comment les organismes ont évolué au cours des temps géologiques pour arriver à la biodiversité que l’on connaît aujourd’hui.

Citation : « Sans l’extinction du Permo-Trias il y a 250 millions d’années, les organismes actuels seraient sans doute bien différents »

extrait:
lien_externe:
kc_data:
a:8:{i:0;s:0:"";s:4:"mode";s:0:"";s:3:"css";s:0:"";s:9:"max_width";s:0:"";s:7:"classes";s:0:"";s:9:"thumbnail";s:0:"";s:9:"collapsed";s:0:"";s:9:"optimized";s:0:"";}
kc_raw_content:

À l’occasion de la journée mondiale du climat le 8 décembre 2021, Sciences en lumière a réalisé une série de 7 podcasts avec les chercheurs et chercheuses de Biogéosciences (UMR CNRS/uB/EPHE). Au programme : climat et biodiversité.

 

Podcast : lumière sur le changement climatique

Benjamin Pohl, chercheur CNRS et climatologue, nous parle du changement climatique en nous expliquant ses recherches menées sur une région française emblématique, le massif du Mont-Blanc. S’il est aujourd’hui indéniable que le changement climatique opérant depuis plusieurs décennies est essentiellement d’origine anthropique, les résultats de l’équipe dijonnaise en illustrent une conséquence directe et sensible : le nombre de jours de gel dans les Alpes diminuera fortement si la situation continue à évoluer de la sorte. En été, la neige pourrait fondre un jour sur trois au sommet, avec des répercussions importantes pour l’écosystème alpin.

Citation : « Le climat a toujours varié, mais il varie de manière très brutale depuis les années 1950 du fait des activités humaines »

 

Podcast : lumière sur la climatologie

Thierry Castel, maître de conférence Agrosup Dijon et climatologue, étudie l’évolution climatique du centre et nord-est de la France et ses impacts à l’échelle locale, en s’intéressant tout particulièrement à la Bourgogne Franche-Comté. Grâce à l’analyse des mesures météorologiques, Thierry Castel et ses collègues de l’équipe CRC du laboratoire Biogéosciences ont montré qu’au cours des 60 dernières années, la température a augmenté fortement (+1.9 °C) à l’échelle de ces territoires, mais pas de manière régulière, avec notamment un réchauffement rapide de l’ordre de 1 °C au cours des années 1987-1988. Le chercheur s’intéresse également aux impacts de cette évolution climatique sur les forêts et les cultures (pois d’hiver, vigne), qui peuvent mettre en jeu des effets directs comme la modification des régimes de pluie, ou plus indirects, via notamment la perturbation des écosystèmes.
Citation : « Toutes les saisons n’ont pas été impactées de la même manière par le réchauffement, et on voit que les printemps montrent le plus fort réchauffement à nos latitudes »

 

Podcast : lumière sur les ressources en eau

Philippe Amiotte-Suchet est maître de conférence et hydro-géochimiste. L’eau est une ressource essentielle. On en utilise en moyenne près de 150 litres par jour et par personne. Philippe Amiotte-Suchet étudie l‘évolution de la ressource en eau en France et en Bourgogne en réponse au changement climatique des dernières décennies ; ses recherches mettent en évidence une diminution du débit des cours d’eau, de l’ordre de 10 à 15 %. Résultat étonnant : cette chute n’est pas due à une chute globale des cumuls de pluie sur l’année, comme on pourrait l’imaginer intuitivement, mais à une augmentation de l’évapotranspiration. Les travaux du chercheur, couplant mesures de terrain et simulation numérique du climat et des cours d’eau, illustrent les impacts du changement climatique à l’échelle régionale.
Citation : « Le changement climatique a franchi un palier en 1988 en Europe de l’ouest, et cela s’est traduit par une diminution du débit des cours d’eau »

 

Podcast : lumière sur la variabilité climatique

Albin Ullmann, maître de conférence et géographe-climatologue, nous explique ce qu’est la variabilité climatique. Il s’intéresse tout particulièrement aux épisodes de sécheresse. Parmi ses chantiers favoris : le bassin méditerranée, un « hotspot » du changement climatique où la ressource en eau est un enjeu majeur du fait à la fois de la rapidité des changements climatiques observés et de l’importante population dans la région. Le chercheur nous rappelle l’importance des pluies de printemps pour la ressource en eau, et nous explique que ces printemps ont eu tendance à devenir de plus en plus secs en France au cours des dernières décennies.

Citation : « C’est un peu comme si on allait vers une grande saison sèche en France, s’étalant entre le printemps et l’automne, alors que les sécheresses se concentrent normalement en été »

 

Podcast : lumière sur la chaleur urbaine

Yves Richard est professeur à l’université de Bourgogne et responsable de l’équipe Centre de Recherches de Climatologie du laboratoire Biogéosciences. Le climatologue s’intéresse notamment à la question de l’impact du réchauffement climatique sur le domaine urbain. Ses recherches montrent qu’il fait plus chaud en ville. Ce phénomène, désigné sous le terme d’ « îlot de chaleur urbain », s’exprimant sous toutes les ceintures climatiques, est mis en évidence par les mesures météorologiques. La cause majeure de la chaleur urbaine réside dans la perturbation du climat local par le bâti urbain, qui modifie la circulation des masses d’air, les échanges thermiques et diminue le couvert végétal tout en réduisant l’eau dans les sols. Ces îlots de chaleur urbains existent depuis longtemps, mais risquent de poser de plus en plus de problèmes sociétaux dans les décennies à venir, en augmentant le stress thermique et la mortalité lors des épisodes de canicule, et en favorisant à son tour une augmentation de la consommation énergétique.

Citation : « Il fait plus chaud en ville. On appelle ce phénomène ‘’îlot de chaleur urbain’’ »

 

Podcast : lumière sur l’érosion de la biodiversité

Marie-Charlotte Anstett, écologue et chercheuse CNRS, nous décrit l’érosion de la biodiversité. Aujourd’hui, un tiers des espèces sont en danger d’extinction. Il s’agit d’un problème majeur, et encore souvent sous-estimé. Parmi les causes de ce phénomène, des facteurs d’origine humaine : destruction des habitats, pollution, espèces invasives, etc. Marie-Charlotte Anstett s’est notamment intéressée au problème de la baisse des rendements du cassis en Bourgogne. Ses recherches ont montré un rôle majeur de l’absence de pollinisateurs sauvages : environ 99 % des insectes pollinisateurs ont disparu des champs de cassis en 40 ans. Au-delà de la dimension écologique, cette disparition représente une perte de plusieurs milliers d’euros à l’hectare pour les acteurs du secteur.

Citation : « On assiste aujourd’hui à une extinction qui est tellement importante qu’elle va impacter l’ensemble des écosystèmes à l’échelle de la planète »

 

Podcast : lumière sur la paléontologie

Arnaud Brayard, directeur de recherche CNRS, est paléontologue. Ses recherches se concentrent sur une période géologique faisant immédiatement suite à la plus grande extinction de masse ayant marqué l’histoire de la Terre, il y a environ 250 millions d’années, bien avant l’apparition des dinosaures. Arnaud Brayard s’intéresse tout particulièrement à des organismes occupant les océans à cette époque – les ammonoïdes – et étudie la capacité de la biodiversité à se remettre d’une extinction de masse. Ses données, collectées aux États-Unis, en Chine et en France, montrent que la rediversification post-extinction est un phénomène complexe variant d’un groupe d’organismes à l’autre et également selon les régions géographiques. Certains organismes, contrairement aux idées longtemps acceptées, montrent notamment une rediversification rapide sur environ 1,5 million d’années seulement. Ces résultats permettent de mieux comprendre comment les organismes ont évolué au cours des temps géologiques pour arriver à la biodiversité que l’on connaît aujourd’hui.

Citation : « Sans l’extinction du Permo-Trias il y a 250 millions d’années, les organismes actuels seraient sans doute bien différents »

Log In

Create an account