Dynamique « source-to-sink » d’une marge passive lors de sa transition rift-océan : le cas de la Mer Rouge

Guillaume Baby

mercredi 8 janvier 2025 à 13 heures, en salle 303

La mer Rouge est un laboratoire naturel pour étudier les interactions entre tectonique, climat et processus de surface lors de la formation d’un océan. Ce séminaire présente les résultats d’une étude menée depuis quatre ans à l’université de KAUST en Arabie saoudite, combinant une analyse du bassin et du relief de la marge est de la mer Rouge, afin de reconstituer l’évolution de ce système sédimentaire depuis le début de la séparation de l’Arabie et de l’Afrique, il y a environ 30 millions d’années.

Nos travaux révèlent que la mer Rouge est un véritable océan, avec une croûte océanique qui s’est formée de manière synchrone il y a 14 millions d’années. Auparavant (28-16 Ma), le rift était segmenté en deux : un nord à relief élevé (28°N-21,5°N), dominé par des environnements de dépôt marins, et un sud de nature magmatique, à faible relief (21,5°N-13°N) et marqué par des environnements de dépôt continentaux. La fin du rift s’accompagne d’une diminution de l’activité tectonique et magmatique, permettant l’inondation marine complète de la marge depuis le nord. Cette phase coïncide également avec l’activation de la faille transformante de la mer Morte et l’abandon du rift dans golfe de Suez. Cette réorganisation géodynamique va restreindre la connexion avec l’océan Néo-Téthys au nord, entrainant ainsi le dépôt d’une épaisse séquence évaporitique. Le début de l’océanisation (14-6 Ma) est marqué par une forte augmentation des flux silicoclastiques (×15) du fait d’un recul rapide des épaulements du rift. Au début du Pliocène, la propagation vers l’est de la croûte océanique du golfe d’Aden permet de connecter la mer Rouge à l’océan Indien, rétablissant ainsi une salinité normale dans le bassin et relançant la production carbonatée. Parallèlement, les flux silicoclastiques diminuent considérablement, suggérant une transition vers des conditions climatiques plus arides.

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Dynamique « source-to-sink » d’une marge passive lors de sa transition rift-océan : le cas de la Mer Rouge

Guillaume Baby

mercredi 8 janvier 2025 à 13 heures, en salle 303

 

La mer Rouge est un laboratoire naturel pour étudier les interactions entre tectonique, climat et processus de surface lors de la formation d'un océan. Ce séminaire présente les résultats d’une étude menée depuis quatre ans à l’université de KAUST en Arabie saoudite, combinant une analyse du bassin et du relief de la marge est de la mer Rouge, afin de reconstituer l’évolution de ce système sédimentaire depuis le début de la séparation de l’Arabie et de l’Afrique, il y a environ 30 millions d’années.

Nos travaux révèlent que la mer Rouge est un véritable océan, avec une croûte océanique qui s'est formée de manière synchrone il y a 14 millions d'années. Auparavant (28-16 Ma), le rift était segmenté en deux : un nord à relief élevé (28°N-21,5°N), dominé par des environnements de dépôt marins, et un sud de nature magmatique, à faible relief (21,5°N-13°N) et marqué par des environnements de dépôt continentaux. La fin du rift s’accompagne d’une diminution de l’activité tectonique et magmatique, permettant l'inondation marine complète de la marge depuis le nord. Cette phase coïncide également avec l’activation de la faille transformante de la mer Morte et l'abandon du rift dans golfe de Suez. Cette réorganisation géodynamique va restreindre la connexion avec l’océan Néo-Téthys au nord, entrainant ainsi le dépôt d’une épaisse séquence évaporitique. Le début de l’océanisation (14-6 Ma) est marqué par une forte augmentation des flux silicoclastiques (×15) du fait d’un recul rapide des épaulements du rift. Au début du Pliocène, la propagation vers l’est de la croûte océanique du golfe d’Aden permet de connecter la mer Rouge à l’océan Indien, rétablissant ainsi une salinité normale dans le bassin et relançant la production carbonatée. Parallèlement, les flux silicoclastiques diminuent considérablement, suggérant une transition vers des conditions climatiques plus arides.