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article de Yannick Moret publié dans Science

Etiquette(s) : articles et presse

 

Résister aux microbes en deux temps : l’exemple des insectes

Le système immunitaire du ténébrion meunier, un insecte coléoptère, neutralise en moins d’une heure la plupart des bactéries infectant son hémolymphe, l’équivalent du sang des vertébrés, chose possible grâce à un ensemble de cellules et d’enzymes prêtes à l’emploi. Les bactéries résistantes à ce premier front de défenses sont ensuite prises en charge par des peptides antimicrobiens, sorte d’antibiotiques naturels, qui freinent leur multiplication. Mieux comprendre ces derniers acteurs de l’immunité des insectes permettrait d’élaborer des traitements évitant le développement de résistance aux médicaments. C’est ce que montrent les résultats d’une étude menée par Yannick Moret en collaboration avec des chercheurs anglais,  parus dans le numéro de Science de novembre 2008.

 

Eleanor R. Haine, Yannick Moret, Michael T. Siva-Jothy & Jens Rolff. 2008. Antimicrobial defence and persistent infection in insects. Science 322 (5905), pp. 1257 – 1259

Les microbes ont une grande capacité d’adaptation aux nombreuses stratégies mises en œuvre pour les détruire. Or, depuis près de 400 millions d’années, le système immunitaire des animaux, et notamment celui relativement simple des insectes, semble avoir réussi à éviter l’évolution de la résistance microbienne. Son secret : une petite boîte à outils personnalisée d’antibiotiques naturels, des peptides antimicrobiens.

Les chercheurs ont ici montré que la première ligne de défenses cellulaires et enzymatiques du système immunitaire de l’insecte, dites constitutives, épargne un petit nombre de bactéries et favorise alors le développement de résistance chez les microbes. Cependant, une seconde ligne de défenses impliquant des peptides antimicrobiens synthétisés ultérieurement à l’élimination de la majeure partie des bactéries par le premier front de défenses permet de contenir la croissance de ces microbes persistants, ce qui peut mener à leur élimination.

Ainsi, la fonction principale des peptides antimicrobiens produits par le système immunitaire des insectes est de prévenir la recrudescence des microbes réfractaires aux défenses constitutives de l’hôte et permettrait, par conséquent, de réduire l’émergence de microbes résistants.

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Résister aux microbes en deux temps : l'exemple des insectes

Le système immunitaire du ténébrion meunier, un insecte coléoptère, neutralise en moins d'une heure la plupart des bactéries infectant son hémolymphe, l'équivalent du sang des vertébrés, chose possible grâce à un ensemble de cellules et d'enzymes prêtes à l'emploi. Les bactéries résistantes à ce premier front de défenses sont ensuite prises en charge par des peptides antimicrobiens, sorte d'antibiotiques naturels, qui freinent leur multiplication. Mieux comprendre ces derniers acteurs de l'immunité des insectes permettrait d'élaborer des traitements évitant le développement de résistance aux médicaments. C'est ce que montrent les résultats d'une étude menée par Yannick Moret en collaboration avec des chercheurs anglais,  parus dans le numéro de Science de novembre 2008.

 

Eleanor R. Haine, Yannick Moret, Michael T. Siva-Jothy & Jens Rolff. 2008. Antimicrobial defence and persistent infection in insects. Science 322 (5905), pp. 1257 - 1259

Les microbes ont une grande capacité d'adaptation aux nombreuses stratégies mises en œuvre pour les détruire. Or, depuis près de 400 millions d'années, le système immunitaire des animaux, et notamment celui relativement simple des insectes, semble avoir réussi à éviter l'évolution de la résistance microbienne. Son secret : une petite boîte à outils personnalisée d'antibiotiques naturels, des peptides antimicrobiens.

Les chercheurs ont ici montré que la première ligne de défenses cellulaires et enzymatiques du système immunitaire de l'insecte, dites constitutives, épargne un petit nombre de bactéries et favorise alors le développement de résistance chez les microbes. Cependant, une seconde ligne de défenses impliquant des peptides antimicrobiens synthétisés ultérieurement à l'élimination de la majeure partie des bactéries par le premier front de défenses permet de contenir la croissance de ces microbes persistants, ce qui peut mener à leur élimination.

Ainsi, la fonction principale des peptides antimicrobiens produits par le système immunitaire des insectes est de prévenir la recrudescence des microbes réfractaires aux défenses constitutives de l'hôte et permettrait, par conséquent, de réduire l'émergence de microbes résistants.

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