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séminaire du pôle évolution du vivant – vendredi 30 mai 2008

mollusque d'eau douce Melanoides tuberculataPour une écologie évolutive des invasions : vers une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents aux invasions

Benoit Facon, centre de biologie et de génétique des populations CBGP-INRA, Montpellier

vendredi 30 mai 2008, à 11 heures, amphithéâtre Monge, bâtiment Gabriel

On a longtemps considéré les invasions comme des phénomènes purement écologiques, où l’évolution jouait peu. Des données récentes semblent cependant remettre en cause le paradigme selon lequel les populations invasives, qui sont en principe fondées par un petit nombre d’immigrants, seraient dépourvues de variabilité génétique et donc de potentiel adaptatif. En effet, un grand nombre des cas d’évolution rapide les mieux documentés correspondent à des invasions biologiques. Par ailleurs, des études basées sur des marqueurs neutres montrent que les phénomènes d’introductions multiples ne sont pas rares et pourraient conférer aux populations invasives une diversité neutre aussi importante (voire supérieure) que dans les populations natives. Ainsi la perception des invasions doit changer et intégrer le rôle possible de l’évolution dans les processus invasifs. Pour ce faire, nous avons proposé un cadre théorique d’analyse des invasions prenant appui sur la théorie néo-synthétique de l’évolution. Ce cadre permet d’identifier trois grands « types » possibles d’invasion selon les mécanismes évolutifs en jeu. Le premier concerne les invasions qui ont été initiées par un changement (souvent une augmentation) du régime de migration sans pour autant que l’espèce invasive ou l’environnement envahi n’aient changé. Le second comprend les invasions qui ont démarré grâce à un changement de l’environnement envahi, conduisant à une mise en adéquation des caractéristiques de l’environnement avec les exigences de l’espèce invasive. Le troisième type correspond aux invasions qui ont démarré suite à un changement évolutif de l’espèce invasive. Ce cadre conceptuel a permis de mettre en évidence les caractéristiques qui pouvaient être communes ou particulières à chacun de ces trois scénarios d’invasion. Il pourrait donc s’avérer utile à mieux comprendre et prévenir les invasions à venir. Au cours de la présentation, je détaillerai également l’étude que nous avons mené dans ce contexte sur le mollusque d’eau douce invasif Melanoides tuberculata.

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Benoit Facon, centre de biologie et de génétique des populations CBGP-INRA, Montpellier

vendredi 30 mai 2008, à 11 heures, amphithéâtre Monge, bâtiment Gabriel


On a longtemps considéré les invasions comme des phénomènes purement écologiques, où l’évolution jouait peu. Des données récentes semblent cependant remettre en cause le paradigme selon lequel les populations invasives, qui sont en principe fondées par un petit nombre d’immigrants, seraient dépourvues de variabilité génétique et donc de potentiel adaptatif. En effet, un grand nombre des cas d’évolution rapide les mieux documentés correspondent à des invasions biologiques. Par ailleurs, des études basées sur des marqueurs neutres montrent que les phénomènes d’introductions multiples ne sont pas rares et pourraient conférer aux populations invasives une diversité neutre aussi importante (voire supérieure) que dans les populations natives. Ainsi la perception des invasions doit changer et intégrer le rôle possible de l’évolution dans les processus invasifs. Pour ce faire, nous avons proposé un cadre théorique d’analyse des invasions prenant appui sur la théorie néo-synthétique de l’évolution. Ce cadre permet d’identifier trois grands « types » possibles d’invasion selon les mécanismes évolutifs en jeu. Le premier concerne les invasions qui ont été initiées par un changement (souvent une augmentation) du régime de migration sans pour autant que l’espèce invasive ou l’environnement envahi n’aient changé. Le second comprend les invasions qui ont démarré grâce à un changement de l’environnement envahi, conduisant à une mise en adéquation des caractéristiques de l’environnement avec les exigences de l’espèce invasive. Le troisième type correspond aux invasions qui ont démarré suite à un changement évolutif de l’espèce invasive. Ce cadre conceptuel a permis de mettre en évidence les caractéristiques qui pouvaient être communes ou particulières à chacun de ces trois scénarios d’invasion. Il pourrait donc s’avérer utile à mieux comprendre et prévenir les invasions à venir. Au cours de la présentation, je détaillerai également l'étude que nous avons mené dans ce contexte sur le mollusque d'eau douce invasif Melanoides tuberculata.

extrait:
lien_externe:
titre:
Pour une écologie évolutive des invasions : vers une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents aux invasions
intervenant:
Benoit Facon
date:
vendredi 30 mai 2008

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