séminaire du pôle évolution du vivant – vendredi 8 février 2013
Une perspective évolutive du cancer
Frédéric Thomas, UMR IRD/CNRS/uM 5290 MIVEGEC (maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle), IRD Montpellier
vendredi 8 février 2013, à 11 heures, dans l’amphithéâtre Monge
Résumé
Cet exposé est une introduction au thème « évolution et cancer » et se déroulera en deux parties : 1- origine infectieuse du cancer, 2- dynamique évolutive du cancer.
Partie 1- L’identification des pathogènes susceptibles de faire basculer nos cellules dans le cancer est un aspect clé dans la lutte contre le cancer pour une raison simple : comme la plupart des infections peuvent être évitées par des traitements ou des vaccins, l’élimination des pathogènes oncogènes devraient éliminer dans la foulée les cancers qu’ils induisent. Au début des années 70, on estimait à 1 % le nombre de cancers d’origine parasitaire ou virale chez l’homme. L’Organisation mondiale de la santé admet aujourd’hui que 20 % des cancers sont dûs à des agents infectieux, en particulier des virus à ARN et ADN et des bactéries. Par exemple, le carcinome hépatocellulaire, le cancer de l’estomac et le cancer du col de l’utérus sont largement attribuables aux virus B et C de l’hépatite, à la bactérie Helicobacter pylori et aux papillomavirus, respectivement. Certains chercheurs estiment que l’on sous estime encore grandement l’influence des agents infectieux dans l’induction du cancer. Cette perspective sera présentée et discutée sous un angle évolutif.
Partie 2- Le cancer est un processus d’évolution clonale à l’intérieur de l’organisme, et comme tout processus évolutif digne de ce nom il s’effectue selon des lois Darwiniennes. Bien que les premiers articles présentant le cancer sous cet angle datent du milieu des années 70, c’est seulement depuis peu de temps que l’on réalise combien cette vision permet de mieux comprendre le développement des cancers, leur prévention et même l’amélioration des thérapies. Pourquoi la sélection naturelle n’a pas réussi à éliminer totalement notre vulnérabilité au cancer ? Les habitants des pays du sud vont-ils avoir plus de cancers à l’avenir ? Quels sont les points communs entre les métastases et les espèces invasives ? Pourquoi des traitements anticancéreux peuvent fonctionner dans un premier temps et devenir inefficaces par la suite ? En quoi le fait de considérer une tumeur comme un écosystème peut donner des nouvelles idées de traitements ? Voila quelques exemples des questions qui seront abordées. Enfin, cet exposé sera l’occasion de faire le point sur où nous en sommes sur le thème « évolution et cancer » au niveau international.
- extrait:
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- titre:
- Une perspective évolutive du cancer
- intervenant:
- Frédéric Thomas
- date:
- vendredi 8 février 2013
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Une perspective évolutive du cancer
Frédéric Thomas, UMR IRD/CNRS/uM 5290 MIVEGEC (maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle), IRD Montpellier
vendredi 8 février 2013, à 11 heures, dans l'amphithéâtre Monge
RésuméCet exposé est une introduction au thème « évolution et cancer » et se déroulera en deux parties : 1- origine infectieuse du cancer, 2- dynamique évolutive du cancer.
Partie 1- L’identification des pathogènes susceptibles de faire basculer nos cellules dans le cancer est un aspect clé dans la lutte contre le cancer pour une raison simple : comme la plupart des infections peuvent être évitées par des traitements ou des vaccins, l’élimination des pathogènes oncogènes devraient éliminer dans la foulée les cancers qu’ils induisent. Au début des années 70, on estimait à 1 % le nombre de cancers d’origine parasitaire ou virale chez l’homme. L’Organisation mondiale de la santé admet aujourd’hui que 20 % des cancers sont dûs à des agents infectieux, en particulier des virus à ARN et ADN et des bactéries. Par exemple, le carcinome hépatocellulaire, le cancer de l’estomac et le cancer du col de l’utérus sont largement attribuables aux virus B et C de l'hépatite, à la bactérie Helicobacter pylori et aux papillomavirus, respectivement. Certains chercheurs estiment que l’on sous estime encore grandement l’influence des agents infectieux dans l’induction du cancer. Cette perspective sera présentée et discutée sous un angle évolutif.
Partie 2- Le cancer est un processus d’évolution clonale à l’intérieur de l’organisme, et comme tout processus évolutif digne de ce nom il s’effectue selon des lois Darwiniennes. Bien que les premiers articles présentant le cancer sous cet angle datent du milieu des années 70, c’est seulement depuis peu de temps que l’on réalise combien cette vision permet de mieux comprendre le développement des cancers, leur prévention et même l’amélioration des thérapies. Pourquoi la sélection naturelle n’a pas réussi à éliminer totalement notre vulnérabilité au cancer ? Les habitants des pays du sud vont-ils avoir plus de cancers à l’avenir ? Quels sont les points communs entre les métastases et les espèces invasives ? Pourquoi des traitements anticancéreux peuvent fonctionner dans un premier temps et devenir inefficaces par la suite ? En quoi le fait de considérer une tumeur comme un écosystème peut donner des nouvelles idées de traitements ? Voila quelques exemples des questions qui seront abordées. Enfin, cet exposé sera l’occasion de faire le point sur où nous en sommes sur le thème « évolution et cancer » au niveau international.