séminaire – jeudi 3 mai 2012
Faibles ou fortes pCO2 au lendemain de la glaciation Marinoenne (ca. 635 Ma) ?
Pierre Sansjofre
jeudi 3 mai 2012 à 11 heures, amphithéatre salle 303
L’existence de dépôts glaciaires massifs au niveau des tropiques à différents endroits du globe constitue le socle de l’hypothèse suivant laquelle la Terre aurait pu être entièrement recouverte de glace (une Terre boule de neige, ou Snowball Earth). La Terre a traversé plusieurs épisodes glaciaires extrêmes, dont deux durant le Cryogénien (il y a 710-630 millions d’années). La glace renvoyant une plus grande partie du rayonnement solaire (i.e. fort albédo) que les roches, il est difficile d’expliquer la sortie d’un tel épisode glaciaire. L’idée généralement admise est qu’une quantité en CO2 d’origine volcanique suffisante se soit accumulée dans l’atmosphère pour que ce gaz à effet de serre puisse réchauffer la surface de la planète et induire la fonte de la glace. Les teneurs en CO2 proposées varient autour de 120000 ppm (soit 12 %) soit 300 fois plus que les teneurs actuelles. Cette étude présente les résultats des compositions isotopiques du carbone des carbonates (d13Ccarb) directement déposés au dessus des sédiments glaciaires Marinoens (environ – 635 Ma) et la matière organique qui y est associée (d13Corg). La différence isotopique peut, sous certaines conditions, être reliée aux teneurs en CO2 atmosphérique. Dans cet exposé, je discuterai les résultats et de ce qu’ils impliquent sur le cycle global du carbone de l’époque ainsi que sur l’hypothèse de la Snowball Earth.