« Chemicals, sex and sun » : le changement climatique modifie-t-il la réponse des insectes ravageurs aux pesticides ?

Financement : Région BFC – convention BFC / Graduate School TransBio « Pesticlim-Louâpre »

Début de la thèse : octobre 2022

Directeurs : Philippe Louâpre et Jérôme Moreau

Résumé

Les dégâts engendrés par les insectes ravageurs des cultures sont susceptibles d’augmenter dans les années à venir, en partie avec le réchauffement climatique. En effet, l’évolution rapide du climat sur Terre a de fortes conséquences sur les agrosystèmes, en ayant un impact à la fois sur la productivité des cultures et sur les dégâts causés par les ravageurs. Par conséquent, l’utilisation de pesticides et d’autres méthodes disponibles telles que la confusion sexuelle et l’emploi d’ennemis naturels devrait augmenter dans les années à venir. Dans le cas de la lutte intégrée contre les ravageurs, l’ensemble de ces méthodes sont combinées avec une application minimale de pesticides chimiques. Le défi actuel de la lutte intégrée (qui devient le principal paradigme de la protection des cultures en Europe) est donc d’optimiser les méthodes utilisées en limitant les interférences négatives entre elles. Par exemple, les pesticides peuvent avoir un impact sur l’ensemble des organismes présents dans les agrosystèmes (les ravageurs ciblés, ainsi que les ravageurs non ciblés et les auxiliaires) et peuvent avoir des conséquences dramatiques sur les autres méthodes de biocontrôle. Les pesticides peuvent stimuler la réponse immunitaire des ravageurs non ciblés, pouvant augmenter leur pression sur les cultures. Aussi, ils peuvent avoir des effets létaux et sublétaux sur les ennemis naturels, diminuant ainsi les performances de biocontrôle. Ces substances actives semblent également avoir des effets pernicieux sur les réponses olfactives et les comportements sexuels des insectes nuisibles, pouvant diminuer l’efficacité de la lutte par confusion sexuelle basées sur les phéromones. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, l’hypothèse est que cet antagonisme entre les méthodes de lutte contre les ravageurs des cultures sera exacerbé du fait de la température, qui est l’un des facteurs clés, déterminant les traits d’histoire de vie et les comportements des insectes. Ainsi, il est essentiel d’évaluer dans quelle(s) mesure(s) les pesticides interfèrent avec les autres méthodes de biocontrôle dans un monde où le climat change afin d’optimiser la combinaison des actions mises en œuvre sur le terrain.

La thèse aura pour but d’évaluer les effets sublétaux de fongicides excessivement utilisés en viticulture (traitements à base de cuivre pour lutter contre le mildiou et l’oïdium de la vigne) sur les traits reproducteurs et les comportements d’espèces nuisibles non ciblées (l’eudémis de la vigne). L’eudémis de la vigne, Lobesia botrana (Lepidoptera:Tortricidae) est l’un des ravageurs viticoles les plus nuisibles de la région paléarctique. Bien que la technique de confusion sexuelle puisse être utilisée pour contrôler efficacement L. botrana à de faibles densités de population, cette technique n’est pas aussi efficace à des densités de population élevées, comme celles attendues pour l’eudémis de la vigne dans les années à venir en raison du changement climatique. De plus, on sait que le réchauffement climatique influence la perception et la communication chimique sexuelle chez les insectes, ce qui rend plus incertains l’efficacité des méthodes basées sur la confusion sexuelle. En plus de cet effet thermique, les pesticides semblent avoir des effets pernicieux sur les réponses olfactives et les comportements sexuels des insectes nuisibles. Dans l’ensemble, la thèse aura pour ambition de démêler les effets néfastes multiples de la température et de l’effet sublétal de l’exposition aux fongicides sur les individus et la population de L. botrana, ravageur non ciblés, et de prévoir la performance des méthodes actuelles de surveillance, de prévention et de contrôle dans des scénarios réalistes de changement climatique.

Mots clés

réchauffement climatique – pesticide – communication sexuelle – confusion sexuelle – vigne

Comité de suivi de la thèse

Joffrey Moiroux (MCF, Université Avignon)
Marlène Goubault (PR, Université de Tours)

extrait:

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« Chemicals, sex and sun » : le changement climatique modifie-t-il la réponse des insectes ravageurs aux pesticides ?

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octobre 2022

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Garinie

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« Chemicals, sex and sun » : le changement climatique modifie-t-il la réponse des insectes ravageurs aux pesticides ?

Financement : Région BFC - convention BFC / Graduate School TransBio « Pesticlim-Louâpre »

Début de la thèse : octobre 2022

Directeurs : Philippe Louâpre et Jérôme Moreau

 

Résumé

Les dégâts engendrés par les insectes ravageurs des cultures sont susceptibles d’augmenter dans les années à venir, en partie avec le réchauffement climatique. En effet, l’évolution rapide du climat sur Terre a de fortes conséquences sur les agrosystèmes, en ayant un impact à la fois sur la productivité des cultures et sur les dégâts causés par les ravageurs. Par conséquent, l’utilisation de pesticides et d’autres méthodes disponibles telles que la confusion sexuelle et l’emploi d’ennemis naturels devrait augmenter dans les années à venir. Dans le cas de la lutte intégrée contre les ravageurs, l’ensemble de ces méthodes sont combinées avec une application minimale de pesticides chimiques. Le défi actuel de la lutte intégrée (qui devient le principal paradigme de la protection des cultures en Europe) est donc d’optimiser les méthodes utilisées en limitant les interférences négatives entre elles. Par exemple, les pesticides peuvent avoir un impact sur l’ensemble des organismes présents dans les agrosystèmes (les ravageurs ciblés, ainsi que les ravageurs non ciblés et les auxiliaires) et peuvent avoir des conséquences dramatiques sur les autres méthodes de biocontrôle. Les pesticides peuvent stimuler la réponse immunitaire des ravageurs non ciblés, pouvant augmenter leur pression sur les cultures. Aussi, ils peuvent avoir des effets létaux et sublétaux sur les ennemis naturels, diminuant ainsi les performances de biocontrôle. Ces substances actives semblent également avoir des effets pernicieux sur les réponses olfactives et les comportements sexuels des insectes nuisibles, pouvant diminuer l’efficacité de la lutte par confusion sexuelle basées sur les phéromones. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, l’hypothèse est que cet antagonisme entre les méthodes de lutte contre les ravageurs des cultures sera exacerbé du fait de la température, qui est l’un des facteurs clés, déterminant les traits d’histoire de vie et les comportements des insectes. Ainsi, il est essentiel d’évaluer dans quelle(s) mesure(s) les pesticides interfèrent avec les autres méthodes de biocontrôle dans un monde où le climat change afin d’optimiser la combinaison des actions mises en œuvre sur le terrain.

La thèse aura pour but d’évaluer les effets sublétaux de fongicides excessivement utilisés en viticulture (traitements à base de cuivre pour lutter contre le mildiou et l'oïdium de la vigne) sur les traits reproducteurs et les comportements d'espèces nuisibles non ciblées (l’eudémis de la vigne). L’eudémis de la vigne, Lobesia botrana (Lepidoptera:Tortricidae) est l'un des ravageurs viticoles les plus nuisibles de la région paléarctique. Bien que la technique de confusion sexuelle puisse être utilisée pour contrôler efficacement L. botrana à de faibles densités de population, cette technique n'est pas aussi efficace à des densités de population élevées, comme celles attendues pour l’eudémis de la vigne dans les années à venir en raison du changement climatique. De plus, on sait que le réchauffement climatique influence la perception et la communication chimique sexuelle chez les insectes, ce qui rend plus incertains l’efficacité des méthodes basées sur la confusion sexuelle. En plus de cet effet thermique, les pesticides semblent avoir des effets pernicieux sur les réponses olfactives et les comportements sexuels des insectes nuisibles. Dans l'ensemble, la thèse aura pour ambition de démêler les effets néfastes multiples de la température et de l’effet sublétal de l'exposition aux fongicides sur les individus et la population de L. botrana, ravageur non ciblés, et de prévoir la performance des méthodes actuelles de surveillance, de prévention et de contrôle dans des scénarios réalistes de changement climatique.

 

Mots clés

réchauffement climatique - pesticide - communication sexuelle - confusion sexuelle - vigne

 

Comité de suivi de la thèse

Joffrey Moiroux (MCF, Université Avignon)
Marlène Goubault (PR, Université de Tours)